Ce week-end, à l'occasion de la dernière manche de Coupe du Monde, à Pékin, le pistard lavallois de l'équipe Cofidis devait jouer sa place pour les championnats du Monde, qui auront lieu à Copenhague, du 24 au 28 mars. Il a déjà son billet sur le kilomètre. Lui restait celui pour le keirin... Sauf que Cofidis l'a écarté, lui préférant l'Allemand Maximilian Levy, champion du monde en titre, qui vient de rejoindre l'équipe.
Quand avez-vous appris que vous ne disputeriez pas le keirin, à Pékin ?
Juste avant de monter dans l'avion, il y a quelques jours. Cofidis m'a retiré de la liste des engagés pour le keirin. Je suis très en colère. D'autant plus que je devais jouer ici ma sélection pour les championnats du monde.
Pourquoi vous ont-ils écarté ?
Les dirigeants de l'équipe ont préféré aligner Levy qui vient de signer chez Cofidis. Il est champion du monde en titre, leader provisoire de la Coupe du Monde. Son arrivée était déjà dans les tuyaux mi-novembre. Ils savaient qu'ils l'engageraient et qu'il serait à Pékin. Ce qui m'énerve, c'est qu'en septembre, Cofidis a pris des engagements auprès de la Fédération pour savoir qui fera quoi en Coupe du Monde. Je devais faire le keirin.
Vous vous étiez préparé pour le keirin.
Je m'étais préparé spécifiquement pour cette épreuve. Ça fait deux mois que je m'entraîne dur, que je visionne des vidéos, que je loupe des heures de cours pour travailler avec un préparateur mental. Je me sens super-bien. Je marche comme un avion en ce moment. Et voilà. Tout cela n'a servi à rien. Je suis fou de rage.
Qui vous a appris la nouvelle ?
Arnaud Tournant, mon entraîneur. Je lui en veux aussi parce qu'il savait. Tout le monde était au courant sauf moi. Maintenant, je suis mal barré, alors que je suis vice-champion du monde de la discipline. En plus, les manches de Coupe du Monde, c'est important : on y prend confiance, on fait des réglages, on essaie des choses. Je ne vais même pas pouvoir montrer ce que je peux faire.
Quelles ont été les explications de vos dirigeants ?
Ils m'ont dit que c'était très important pour Cofidis d'avoir le maillot de champion du monde de Levy. Je les comprends car on joue l'avenir de la discipline sur des maillots comme ça. Mais j'aurais aimé un peu plus de considération. À leur place, j'aurais fait les choses différemment, j'aurais essayé de trouver une solution pour que nous puissions courir tous les deux à Pékin, lui avec l'Allemagne, Baugé avec Créteil et moi avec Cofidis par exemple. Je me sens floué. On me prend pour un vulgaire pion.
À quoi vont ressembler vos trois jours à Pékin, finalement ?
Je vais participer à la vitesse par équipe demain (aujourd'hui, ndlr). Je fais le premier tour. Ce sera un bon exercice, notamment pour le 125 m départ arrêté, en vue des tests de sélection, le 7 février, à Bordeaux. Ils détermineront les trois relayeurs de l'équipe de France de vitesse. Sinon, concernant la vitesse individuelle, dimanche, je vais essayer de me faire plaisir, mais je n'ai pas la prétention de faire un podium.
Supporters. À l'occasion des tests de sélection, le 7 février à Bordeaux, le club des supporteurs de François Pervis organise un déplacement. Départ le dimanche matin de Laval pour un retour en fin de soirée. Tarif : 35 € pour les membres, 30 € pour les autres. Plus d'infos et inscriptions au 06 77 96 26 72 ou sur www.francoispervis.com.
Ouest France.