Bbox, Cofidis et Saur font figure d'épouvantail.
La Classic Loire-Atlantique abandonne la sortie des classes. Finis les chérubins au sommet du Mur de Saint-Fiacre plutôt qu'en cours de dessins, mais aussi les problèmes de ramassages scolaires inhérents. L'épreuve chère à Jean-Luc Chaillot migre au samedi et tourne à la sortie de famille.
Le déplacement dans le vignoble vaut le détour. Car si le maître des lieux a zappé un tour (10 au lieu de 11) du fait de la proximité de Cholet - Pays-de-la-Loire et trois équipes sur la ligne de départ - « Quatre d'entre elles n'avaient aucun coureur à l'arrivée l'an dernier et quatre autres un seul homme. » - le plateau a gagné en consistance avec les venues de Bbox Bouygues Telecom et Cofidis aux côtés de Saur Sojasun, vainqueur en titre avec Cyril Bessy. Ces trois formations Continental Pro peuvent-elles verrouiller la course ?
« C'est le risque, prévient, le directeur sportif de Saur, Nicolas Guillé. Si l'une de ses équipes n'a personne devant, le reste du peloton pourrait attendre sa réaction. On fera les comptes au départ de la première échappée. En revanche, si les trois sont représentées, comment vont réagir les autres ? »
La saison dernière, la formation de Stéphane Heulot avait décroché en Loire-Atlantique son septième bouquet de l'année. « On n'est pas un ton en dessous, mais on a moins de réussite aujourd'hui. Il nous manque ce petit quelque chose, qui fait qu'on la mettait au fond. » Même sans Bessy, Casper ou Coppel, Saur dispose avec les Marino, Mangel, Talabardon ou Matheou d'atouts dans son jeu. « Ils veulent terminer sur une bonne note puisqu'ils vont entamer une phase de récupération en vue de Paris-Roubaix. On annonce du vent. Plus ce sera sélectif, mieux ce sera pour nous. »
Exactement le type de discours de Jean-René Bernaudeau qui aura le droit à sa séance nostalgie avec pour la première fois au départ, la présence de ses deux rejetons, Giovanni (Bbox) et Mathieu (Vendée U). « Pour l'une de nos rares participations à une classe 1.2, j'espère surtout une course physique et pas de marquage. » Les Vendéens sont sérieusement outillés avec Fedrigo, Rolland, Bichot ou Gene. Pour tirer les marrons du feu, on peut compter sur le troisième larron, Cofidis et son jeune cannibale belge, Jens Keukeleire, déjà quatre victoires au compteur. « Il aurait été de bon ton qu'il ne fasse pas la Classic en prévision de Roubaix, regrette son directeur sportif, Alain Deloeuil. Je ne sais pas dans quel état d'esprit il va se déplacer. Maintenant, les jeunes, ils aiment tout croquer ! »
Christophe DELACROIX, Ouest France.